Si aujourd’hui, on s’y rend avec plaisir pour skier, faire de la luge ou organiser des raclettes entre amis, les Alpes ont longtemps été un véritable caillou dans la chaussure des peuplades environnantes. Titanesque barrière séparant la France de l’Italie, cette chaine montagneuse est l’un des grands défis relevé pour les bâtisseurs européens au cours des siècles : comment faire transiter hommes, véhicules et marchandises en direction de l’est sans avoir à contourner cet obstacle ?
Pas vraiment le choix, à cette époque la traversée des Alpes est une véritable épopée que soldats, religieux et marchands font à travers d’étroits et peu praticables cols, à pieds et accompagnés de mules ou de solides chevaux. Les routes sont taillées à même la roche ou en terre battue : pas encore question de pavés ou de revêtement.
Les Alpes représentent désormais une zone de conflit entre les diverses forces européennes : Papauté, France, Italie, Empire …
Afin de permettre aux armées et aux marchandises de circuler, on aménage les cols, et on rend les routes carrossables, en réduisant la pente et en les pavant. Les véhicules (charrettes, carrosses, chars…) peuvent désormais passer d’un côté à l’autre des Alpes !
C’est l’ère de la modernisation ! Le train prend une place très importante dans les transports de personnes et de marchandises. L’automobile connaît elle aussi son essor. Il faut donc adapter le réseau routier des Alpes : pas question de faire grimper un train au sommet des cols ! On perce donc les premiers grands tunnels « subalpiens » : tous les grands tunnels que l’on emprunte aujourd’hui ont été percés entre 1871 et 1928. Qui dit train et automobile, dit aussi granulats, enrobés, et bien évidemment du béton, utilisé pour les ponts, les revêtements des tunnels ou encore les aménagements routiers. La Pierre donc, qui sous ses différentes formes permet enfin de dompter la montagne !
Puisque l’on a désormais un accès facile à la montagne, on décide de ne plus simplement la traverser, mais de s’y arrêter ! Les Alpes deviennent une zone touristique, et là encore la Pierre est mise au défi : permettre aux touristes qui affluent chaque hiver d’accéder en toute sécurité aux pistes et stations de ski.
Ce sont donc de nouveaux aménagements, de nouvelles routes et de nouveaux tunnels qui sont bâtis, avec de nouvelles contraintes et de nouvelles exigences. L’enrobé, le béton, la pierre de taille se surpassent une fois encore : résistance au froid, à l’humidité, isolation, longévité, on leur en demande toujours plus !
Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que la pierre n’a pas froid aux yeux : une fois encore, le défi est relevé.
Alors, si un prochain weekend, vous êtes en train de dévaler une piste, le soleil au-dessus de la tête et une belle neige poudreuse tout autour de vous … pensez un peu à la Pierre, qui a bossé pendant tout ce temps pour vous offrir l’accès à ce moment de plaisir !