Rénovation de l’Hôtel-Dieu de Clermont : l’économie circulaire et la pierre de Volvic à l’honneur

Rénovation de l’Hôtel-Dieu de Clermont : l’économie circulaire et la pierre de Volvic à l’honneur

A l’image du Grand Hôtel-Dieu de Lyon, l’ancien Hôtel-Dieu de Clermont est au cœur d’un ambitieux projet de rénovation, qui va totalement transformer le visage du centre-ville de la capitale auvergnate. Sur plus de 4 hectares de bâtiment, la pierre, majoritairement de Volvic, va être sublimée, réparée et réemployée pour donner une deuxième vie à ce site dans une démarche responsable suivant les principes de l’économie circulaire. C’est l’objectif de Bouygues Immobilier, maître d’ouvrage de la partie privée de ce chantier pharaonique. Son directeur de projet, Nicolas Brossier, répond à nos questions…

A quoi ressemblera ce quartier dans quelques années ?

Nicolas Brossier : Il y aura près de 900 logements, une résidence étudiante, du logement sénior, des logements en accession. Il y aura également des bureaux, des commerces. On prévoit aussi de faire un pôle médical pour des professions médicales et paramédicales pour lesquelles on a eu beaucoup de demandes. Et puis il y a un projet qui n’est pas porté directement par Bouygues Immobilier mais par la métropole de Clermont-Ferrand : il s’agit du bâtiment principal historique du site qui accueillera d’ici 2022 la grande bibliothèque métropolitaine.

Nicolas Brossier, directeur du projet Hôtel-Dieu Clermont pour Bouygues Immobilier

Et le quartier de l’Hôtel-Dieu sera aussi un vrai quartier « vert » ?

Nicolas Brossier : Tout à fait ! On s’est engagé dans la démarche du label éco-quartier. L’une des particularités du site, c’est qu’on a beaucoup d’espaces boisés classés, plus de 7 000 m². L’idée, c’est donc de faire un quartier qui soit durable, qui préserve l’environnement et ses ressources, et qui offre une nouvelle qualité de vie pour les futurs habitants du quartier.

« On a récupéré des éléments de dallage en pierre de Volvic »

L’autre particularité importante de ce projet, c’est qu’on s’attaque à un morceau du patrimoine clermontois ?

Nicolas Brossier : Il s’agit en effet de l’ancien site hospitalier central de Clermont-Ferrand qui est sur un terrain de 4,6 hectares et qui comporte une dizaine de bâtiments inscrits aux Monuments historiques, environ 30 000 m². D’autres bâtiments, qui n’avaient pas de caractère patrimonial, ont eux pu être démolis. Que ce soit sur les bâtiments monuments historiques qui vont être réhabilités ou sur les bâtiments neufs qui vont être en covisibilité avec les monuments historiques, le travail de conception s’est fait en concertation à la fois avec la Ville et surtout avec l’architecte des Bâtiments de France et les conservateurs des Monuments historiques. L’objectif est d’avoir dès le départ une conception qui intègre l’aspect patrimonial.

Une dizaine de bâtiments inscrits aux Monuments Historiques

Concrètement, comment allez-vous intégrer ce patrimoine ?

Nicolas Brossier : Pour l’instant, on a surtout travaillé dans le cadre des permis de construire sur les bâtiments neufs et on a essayé d’intégrer une conception à la fois dans les volumes, dans les implantations des bâtiments et également dans les matériaux, qui soit de nature à ne pas porter atteinte au patrimoine existant. On a essayé de réintégrer des éléments existants dans les futurs bâtiments. Par exemple, on a récupéré des éléments de dallage en pierre de Volvic dans un des bâtiments qui a été démoli qu’on va réintégrer sur le site. Il y a également une fontaine en pierre qui était dans la cour d’un bâtiment qui a été démoli et qui sera également réintégré dans le projet.

« La moitié des 24 000 tonnes de gravats réutilisée sur place »

Sur ce chantier vous avez engagé, pour les matériaux, une démarche d’économie circulaire ?

Nicolas Brossier : Oui, il y a à peu près 25 000 m² de bâtiments qui ont été démolis et qui ont généré 24 000 tonnes de gravats. Ces gravats ont été concassés sur place. Une moitié a été évacuée et sera utilisée dans des chantiers de voirie en dehors du site. L’autre moitié est stockée sur place et va être utilisée dans les couches de forme des voiries du projet. C’est une économie de matériaux naturels mais aussi cela évite de mettre en décharge 12 000 tonnes de déchets. Et puis, cela a un impact très favorable sur l’environnement direct puisqu’on divise par 2 le passage des camions.

La pierre est réutilisée et les déchets recyclés selon les principes de l'économie circulaire

Quels seront les matériaux utilisés ?

Nicolas Brossier : Si des éléments anciens en pierre de Volvic vont être réintégrés, on a aussi choisi sur certains bâtiments dans la partie neuve d’utiliser cette même pierre en façade. Les bâtiments historiques en pierre de Volvic vont être rénovés pour retrouver leur qualité et leur authenticité d’origine. On va essayer de remettre en état les matériaux de façade. On ne les remplacera que s’ils sont très dégradés. Quant aux bâtiments neufs, ils vont être pour l’essentiel en structure béton. Et puis on va retrouver d’autres matériaux plus contemporains comme l’équitone, l’enduit, de la peinture sur béton…

« Le premier îlot devait être livré à partir de 2020 »

Aujourd’hui, où en est le projet ?

Nicolas Brossier : Bouygues Immobilier est aménageur du site et propriétaire du terrain depuis juin 2016. Depuis un an et demi, notre travail a consisté à réaliser les travaux préalables : le curage des bâtiments existants, le désamiantage, la démolition des bâtiments. Il y a également eu les premiers diagnostics archéologiques. On va rentrer maintenant dans les prochains mois dans les phases de fouilles archéologiques.

Les fouilles archéologiques vont débuter sur les différents sites

Et après, quel est le calendrier ?

Nicolas Brossier : Avant la fin de l’année 2018, on va démarrer les travaux liés aux voiries ainsi que les premiers travaux de bâtiments. Le premier îlot devrait être livré à partir de 2020. Après cela, les livraisons vont s’échelonner sur plusieurs années jusqu’en 2023-2024.

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