Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Marquis de Vauban a laissé son empreinte en France. Ingénieur militaire sous Louis XIV, il excellait dans la poliorcétique (l’art d’organiser l’attaque et la défense) et dota son pays bienaimé d’une ceinture de fer faite de citadelles et fortifications.
Vauban était précoce. A 1655, à 22 ans, il devient ingénieur militaire responsable des fortifications et participe activement à la prise et le siège de grandes villes. Ainsi en 1667 il s’empare de Tournai, Douai et Lille en seulement 9 jours. Sa visions de l’attaque et de la défense est scientifique, quasi mathématique. Ce qui en fait un adversaire redoutable pour les ennemis du royaume et surtout un ingénieur architecte brillant qui édifia la citadelle de Lille, sa première grande œuvre.
Fort de son expérience grandissante et de son talent indéniable dans l’art d’organiser la défense et l’attaque, il supervise l’édification de nombreuses autres citadelles et canaux du Nord, qui constituent encore aujourd’hui la frontière franco-belge. En 1678, Vauban devient commissaire général des fortifications.
L’objectif du travail de Vauban n’était pas de construire un système de protection impénétrable (c’était impossible), mais assez puissant pour permettre de gagner du temps, l’ennemi ayant besoin de s’organiser et de mobiliser davantage d’hommes et de ressources.
Vauban a amélioré les fortifications de nombreuses villes et ports de France. Il révolutionne aussi bien la défense des places fortes, que leur capture. C’est lui qui a convaincu le roi de concentrer les efforts sur les places fortes aux frontières du Royaume, et non plus à l’intérieur, où les risques d’attaque sont moindres. C’est ce qu’on appelle la ceinture de fer, ou le pré carré du roi.
Qu’est-ce que le pré carré ?
Le pré carré est une double ligne de villes fortifiées qui protège les nouvelles frontières du Royaume de France, contre les Pays-Bas espagnols. La première ligne s’étend de Dunkerque à Dinant, en passant par Lille, Valencienne et Maubeuge notamment. La seconde ligne relie Gravelines à Charleville-Mézières, et passe par Arras, Douai, Cambrai, Mariembourg…
La fortification vue par Vauban évolue tout au long de sa carrière. Trois systèmes de fortification lui sont attribués : le premier reprend les grands principes de ce que faisaient les architectes français et italiens de l’époque, rien de très « remarquable » en somme.
Le deuxième système sépare les bastions des villes afin de mieux protéger l’artillerie et de créer une deuxième ceinture de protection.
Enfin, le troisième système ne fut éprouvé qu’à Neuf-Brisach en Alsace. Il augmente la défense en profondeur grâce à l’implantation de tours-bastions.
Les constructions fortes en pierres signées Vauban prennent une forme de pentagone. Les bastions, reliés entre eux par des courtines dans lesquelles sont percées portes et poternes. Des arbres sont plantés sur la muraille et à l’intérieur de la ville. Le feuillage permet de masquer la vue et donc de garder secret son système défensif aux yeux de l’ennemi.
L’œuvre de Vauban en chiffres
Vauban a créé ou élargi plus de 180 forteresses. Il a aussi donné son nom à un type d’architecture militaire, largement repris même en dehors de France.
Parmi les villes fortifiées, on peut citer : Grenoble, Sisteron, Briançon, Perpignan, Nîmes, Ales, Brest, Cherbourg, Dieppe, La Rochelle, Saint Malo, Antibes, Nice, Marseille, Saint Tropez, Besançon, Calais, Arras, Sedan et bien d’autres….
On doit aussi à Vauban 3 réalisations civiles : l’inachevé Aqueduc de Maintenon, le canal du Midi et les canaux des Flandres.
Selon Nappoléon, la ceinture de fer a sauvé par deux fois la France de l’invasion sous Louis XIV lors de la Bataille de Denain, et pendant la révolution.
12 fortifications de Vauban sont inscrites au patimoine mondial de l’Unesco
