La pierre à l’honneur : 10 châteaux à visiter en Auvergne !

La pierre à l’honneur : 10 châteaux à visiter en Auvergne !

Par leur renommée, leur position dominante, leur architecture et les matériaux qui les constituent, ils dessinent une carte de l’histoire de l’Auvergne, de son patrimoine et de ses gisements minéraux (basalte, pierre de Volvic, granit, pierre de lave, etc.) … Il faut dire qu’au cœur de la France, l’Auvergne est surnommée le Pays des châteaux. 42 d’entre eux, tous ouverts à la visite, sont regroupées au sein de la Route des châteaux qui serpente à travers les 4 départements. Nous en avons sélectionné 10 dont l’histoire et la construction méritent le déplacement !

 

Château de Murol (Murol, Puy-de-Dôme)

Perché à 1050 mètres, le château de Murol fait face à un magnifique paysage : le Massif du Sancy. Il a été construit au 12e siècle sur les vestiges d’une coulée de basalte. Cette puissante forteresse a su résister à bon nombre d’assauts, signe de la dureté de la roche volcanique utilisée pour son édification. Epargné lors de la Révolution française, elle a servi de prison avant d’être utilisée comme carrière de pierres. Cette forteresse qui a appartenu aux familles de Murol et d’Estaing est aujourd’hui l’une des plus belles ruines médiévales de la région. En 2019, des scènes du film Kaamelott y ont été tournées par Alexandre Astier.
 


Château de Murol
 

Château de la Vigne (Ally, Cantal)

Cette forteresse médiévale, d’abord castrum mérovingien, a été contruite au 15e siècle. Elle se compose alors de corps de logis et de tours, l’ensemble étant couronné d’un chemin de ronde sur mâchicoulis. Il offre lui aussi une vue exceptionnelle au-delà du haut plateau basaltique.  Parmi les caractéristiques de ce château, sa toiture : pentue pour éjecter la neige, elle est couverte de lauzes en schiste, des pierres plates taillées en forme d’écailles de poissons. Autre utilisation remarquable de la pierre : l’escalier d’honneur. Celui-ci, fait de tuf volcanique, permet de desservir toute la maison. Il est construit en forme de vis inversée pour favoriser la défense. Avec ses marches de 2 mètres de largeur, il est sans doute l’un des plus larges de la région. Le château de la Vigne a vu passer des personnalités importantes comme Jean-Jacques Rousseau venu composer un herbier ou la Princesse de Condé qui s’y réfugia durant la Fronde.

 

Château de Parentignat (Parentignat, Puy-de-Dôme)

Au début du 20e siècle, Parentignat fût surnommé le « Petit Versailles » par l’écrivain Henri Pourrat, connu pour avoir recueilli la littérature orale de l’Auvergne. Sa construction débutée au 15e siècle, s’est achevée au 17e. En très mauvais état au début du 18e siècle, le château construit en pierre de Volvic fait l’objet d’une vaste campagne de travaux. Peu avant 1789, la carrière de marbre de Nonette est achetée par le Comte de Lastic pour réaliser un nouvel escalier d’honneur et refaire les dallages et les cheminées. Ce château, épargné à la Révolution française, est connu pour abriter l’une des plus riches collections privées de peintures de grands maîtres français des 17e et 18e siècles. Visiter le château de Parentignat, c’est aussi profiter d’une agréable promenade dans son vaste jardin à l’anglaise.



Château de Parentignat

 

Château d’Aulteribe (Sermentizon, Puy-de-Dôme)

Le château d’Aulteribe a sans doute été construit au 13e siècle. D’abord dirigé par la famille des Cholet, il fut ensuite transmis par mariage aux seigneurs de La Fayette dans la seconde moitié du 15e siècle. Implanté sur les contreforts des monts du Livradois, son architecture est aujourd’hui très marquée par les travaux réalisés au 19e dans le goût romantique. De forme polygonale, les salles s’articulent autour d’une petite cour intérieure. L’escalier d’honneur, qui possède une balustrade de grès gris, relie une tour carrée à un pavillon décoré d’une poivrière en pierres roses. Sur la façade ouest, de grandes fenêtres s’ouvrent sur un balcon avec consoles de granit. Depuis 1999, le château d’Aulteribe abrite une formation professionnelle unique en France d’ébénisterie d’art. Ce brevet a été créé par le Centre des Monuments nationaux qui gère le château.

 

Château de la Palice (Lapalisse, Allier)

Le Château de la Palice fut évidemment la résidence du célèbre Maréchal de France du même nom. Moqué par les chansonniers, celui qui est à l’origine des fameuses lapalissades, était surtout un fidèle compagnon de Jeanne d’Arc. La forteresse, construite au bord de la Besbre, est depuis le 15e siècle la propriété de la famille de Chabannes. Trois des tours et les courtines datent sans doute du 13e siècle, tout comme les remparts complétés au siècle suivant. Quant à la chapelle, de style gothique, elle fut érigée en 1461. Enfin, le logis Renaissance à parements de brique fut bâti fin 15e, début 16e siècle. Le château a donc vu, au fil des siècles, de nombreux styles se succéder : gothique flamboyant, Renaissance, néogothique, … A ne pas rater le plafond du salon doré : datant du 16e siècle, de style Renaissance, il est unique en Europe du fait de sa composition en losanges de bois parfaitement symétriques, peints et dorés à la feuille d’or.
 


Château de la Palice

 

Château de Val (Lanobre, Cantal)

Le Château de Val est lui aussi l’un des joyaux d’Auvergne. Construit avec les pierres volcaniques du site, son caractère solide s’impose encore aujourd’hui au premier regard. Cette forteresse insolite a été bâtie au 15e siècle sur un éperon rocheux haut de 30 mètres. Elle surplombe la vallée de la Haute-Dordogne. Son originalité vient de son histoire : sauvé lors de la construction du barrage de Bort-les-Orgues, le château s’est retrouvé cerné par les eaux de la Dordogne comme une île au milieu du lac. Sa silhouette qui se reflète dans l’eau est aussi très remarquable avec ses 6 tours coiffées de toits en poivrière.

 

Château de Chavaniac-Lafayette (Chavaniac, Haute-Loire)

Le Château de Chavaniac, c’est le berceau de celui qui deviendra plus tard le Marquis de Lafayette. C’est dans ce pays rude de la Haute-Loire que l’homme politique a forgé son caractère. On se souvient du rôle majeur qu’il a joué dans la guerre d’indépendance américaine. Depuis, des drapeaux français et américains flottent en permanence sur le château. Situé entre Brioude et le Puy, l’édifice, construit au 14e siècle, est encadré par deux tours en pierres noires d’Auvergne. S’il a été en partie détruit par un incendie en 1701, il  a ensuite été remanié à plusieurs reprises avant d’être très largement rénové sous l’impulsion d’un industriel américain au début du 20e siècle.
 


Château d'Anjony
 

Château d’Anjony (Tournemire, Cantal)

Le château d’Anjony est d’abord un impressionnant donjon, modèle type des petites forteresses de montagne du 15e siècle. Habité par la même famille depuis son origine, il est ouvert au public depuis maintenant plus de 70 ans. C’est Louis d’Anjony, compagnon de Jeanne d’Arc, qui l’a édifiée. D’aspect martial, cette forteresse a été construite en pierre de lave sur un éperon rocheux surplombant la vallée de la Doire. Le corps de bâtiment ajouté au 18e siècle par Claude d’Anjony est un bâtiment rectangulaire en basalte couvert d’une toiture en lauzes. Un édifice sévère qui renferme des trésors de raffinement de style Louis XV.

 

Forteresse de Polignac (Polignac, Haute-Loire)

La forteresse de Polignac est perchée sur une butte basaltique, fragment d’une ancienne coulée volcanique dominant la vallée. Le rocher est donc le produit de la rencontre entre l’eau qui recouvrait le bassin du Puy il y a plusieurs millions d’années et la lave issue des éruptions volcaniques. Bordé de falaises abruptes hautes d’une centaine de mètres, le site offrait une configuration idéale permettant aux seigneurs de Polignac de devenir les maîtres du pays. Au 11e siècle, les premiers seigneurs ont vite compris que la pierre, matériau facile à tailler, leur offrirait une défense de choix. En 1532, le roi François 1er visita la forteresse et surnomma les Polignac les « rois des montagnes ».
 


Forteresse de Polignac

 

Forteresse médiévale de Bourbon l’Archambault (Bourbon l’Archambault, Allier)

Terminons par le berceau de la famille des Ducs de Bourbons, famille royale de France. La forteresse de Bourbon l’Archambault est aujourd’hui l’une des ruines féodales les plus imposantes de France. Après avoir longtemps servi à la défense militaire, le château fût finalement abandonné et tomba en ruines après le 16e siècle. De nos jours, seules 3 des 24 tours d’origine dominent encore la station thermale de Bourbon l’Archambault. La curiosité du site est « La Tour qui qu’en grogne ». Située à l’angle sud-est de l’ancienne enceinte du château, elle fût construite par Louis II pour surmonter la ville. Son drôle de nom vient de la grogne des habitants contraints de s’acquitter d’une dîme plus élevée pour financer ce nouvel élément de défense : « Contents ou pas, qui qu’en grogne, elle se fera ».

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