Un Lyon plein d’arêtes : le mystère des arêtes de poissons de la Croix- Rousse.

Réseau souterrain de Lyon et Croix Rousse, galeries souterraines

« Les arêtes de poisson », c’est le nom que les Lyonnais ont donné  au plus énigmatique réseau de souterrains se trouvant en dessous de la surface de Lyon. Les théories les plus folles courent sur les origines de ce réseau, et à ce jour le mystère reste entier. La première découverte des arêtes de poisson remonterait à  1651,  par un fontainier creusant pour alimenter les fontaines de l’Hôtel de Ville. Les arêtes de poisson ont été redécouvertes par la suite dans les années 1930 et 1960 lorsque des cantonniers de la Croix-Rousse s’aperçurent que la chaussée s’affaissait à l’intersection des rues Grognard et des Fantasques. En 1963, un nouvel effondrement près de la rue Adamoli et de la rue des Fantasques permet de découvrir de nouvelles galeries souterraines. En 1989, la Ville de Lyon a voté un arrêté interdisant l’accès des galeries au public.

Un véritable gruyère sous la Croix-Rousse

Le réseau se constitue donc d’une galerie principale et de 34 galeries latérales, pour une longueur totale de plus de 1.4 km, avec 16 puits menant à la surface. Il couvre tout un flanc de la colline lyonnaise de la Croix-Rousse, avec différents niveaux de galeries qui se superposent, et donnent accès à d’autres réseaux de galerie, comme le réseau des fantasques, un autre célèbre réseau de souterrains lyonnais. Toutes ces galeries s’entrecroisent sous les pieds des Lyonnais qui ne se doutent de rien, et recèlent bon nombre de secrets et de mystères ; En effet, les arêtes de poissons n’ont toujours pas livrées leur secret. On y a découvert de grosses quantités d’ossements humains, mais aussi des galeries murées pour des raisons inconnues, de vastes espaces vides qui ont dû jadis abriter des secrets oubliés …

Alors quel est le secret des arêtes ?

Première hypothèse : un réseau secret d’accès à la citadelle royale.

Après une exploration des 34 galeries parallèles surplombées par seize puits d’aération, qui a duré six semaines, les archéologues de la ville de Lyon en sont arrivés à la conclusion que ces souterrains avaient été construits pour stocker des munitions, des armes et des vivres pour la citadelle Saint-Sébastien construite en 1564 par le roi Charles IX. Ce réseau permettait donc aussi aux occupants de la citadelle de fuir en cas de siège ou de révolte, ralliant le fleuve par voie souterraine tout en récupérant armes et vivres.

Cette théorie ne fait pas l’unanimité, selon certains elle laisse dans l’ombre un certain nombre d’aspects du réseau souterrain.

Deuxième hypothèse : le fabuleux trésor des templiers aurait dormi sous la croix-rousse.

Cette théorie, elle, situe la fabrication du réseau bien plus tôt : au 7ième siècle.

En effet, d’autres ouvrages similaires (réseaux de galeries strictement perpendiculaires) ont été découverts en Orient, et attribués sans doute possible aux Templiers. Les similitudes architecturales sont très nombreuses et appuient cette théorie. Il faut savoir aussi qu’au XII ème  siècle, le grand maître des Templiers, Sire Guillaume de Beaujeu, vivait dans la région lyonnaise. On raconte qu’il a ramené de fabuleux trésors de ses croisades : trésors qui n’ont jamais été retrouvés.

Ce qui laisse penser à certains que les arêtes étaient une cache au trésor, outre leur âge, c’est qu’à la première exploration, les galeries perpendiculaires étaient murées. En 1846, le rapport ne fait nullement mention d’arêtes. En effet, les puits reliant les galeries inférieures et supérieures auraient été murés pour faire croire qu’il ne s’agissait que d’une simple galerie sans intérêt. En 1959, lorsqu’une nouvelle exploration est organisée, les galeries cachées sont découvertes. Alors, qui y avait-il dans ces galeries ? Pourquoi leur existence a-t-elle été cachée durant tout ce temps ? Un trésor a-t-il un jour reposé dans ces galeries ? … où est-t-il aujourd’hui ?

La Pierre, gardienne des secrets.

La seule à avoir les réponses à ces questions, c’est la pierre ! Présente depuis le début, elle a tout vu !

En comparant la manière dont elle a été utilisée, le lieu où elle a été extraite, et bien d’autres caractéristiques, il est possible d’avoir une meilleure idée de l’âge d’un monument,  et de son utilisation.

Si aujourd’hui le mystère des catacombes plane encore, il ne fait pas de doutes que tôt ou tard, la pierre finira par livrer ses secrets, mettant fin à une énigme vieille de plusieurs siècles…

Réseau souterrain de Lyon et Croix Rousse, galeries souterraines
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