Rudy Ricciotti, ce nom ne vous dit rien ? Architecte de génie à qui l’on doit, entre autre, le MUCEM de Marseille, Rudy Ricciotti a publié récemment un livre, « Le béton en garde à vue », dans lequel il prend la défense d’un matériau qui, bien que souvent décrié, n’a pas honte de se mesurer à ses concurrents en matières de coût, de propriétés techniques … Mais aussi de possibilités artistiques, comme l’ont déjà démontré nombre de grands architectes, Le Corbusier en tête.
Portrait d’un homme qui a le béton dans la peau.
Né le 22 août 1952 en Algérie, Rudy découvre très vite les chantiers en compagnie de son père, maître d’œuvre en bâtiment.
Par la suite, il poursuit des études d’architecture à Marseille, et obtient un diplôme d’ingénieur à Genève.
Son palmarès parle pour lui : Grand Prix national de l’architecture, Rudy Ricciotti « est représentatif de cette génération d'architectes qui allient puissance de création et véritable culture constructive ». (Wikipédia)
S’il est auteur de réalisations remarquables en France, notamment le Mucem de Marseille, désormais véritable symbole de la capitale phocéenne, ou du Centre chorégraphique national d’Aix-en-Provence, il exporte aussi son savoir-faire aux quatre coins du monde : Passerelle pour la Paix à Séoul ou le Nikolaisaal de Potsdam en Allemagne, le Palais des festivals à Venise, le Musée d'Art Contemporain de Liège ou encore le Philharmonie de Gstaad.
Plus récemment, il a remporté le concours organisé par la Mairie de Paris pour la construction du nouveau Stade Jean-Bouin.
« Rudy Ricciotti, l'architecte qui magnifie le béton », c’est ainsi que le désigne le journal Le Figaro.
Car l’architecte a une passion particulière pour ce matériau, dont il use avec génie dans ses réalisations, toujours en quête de nouveauté, d’originalité : pour lui, le béton est le plus à même de satisfaire à la fois les contraintes techniques, et ses exigences en termes de qualité et de possibilités créatives.
« Sable et ciment sont disponibles économiquement. Ce n'est pas «une terre rare», un produit spéculatif, on peut en fabriquer très facilement sur toute la planète. C'est un matériau libre de droits. Personne n'est propriétaire du béton. Pas plus que je ne suis un architecte bétonneur. Je ne travaille pas le béton, c'est le béton qui me travaille» affirme-t-il dans un entretien avec le Figaro
Mais il faut, évidemment, voir le résultat final et déambuler dans les édifices somptueux qu’il bâtit, pour comprendre sa démarche et mesurer la maîtrise qu’il a de son élément fétiche.
Dans ce livre, l’architecte met en scène un procès théâtral, dans lequel se joue le procès du, ce mal aimé : histoire, défauts, qualités, l’accusé est jugé à l’aune de ses actes.
Rudy Ricciotti s’en donne à cœur joie, tordant le cou aux idées reçues, et dressant le portrait d’un béton franc, fiable, et qui, sûrement, sera encore au cœur de notre architecture pour bien longtemps.
En attendant, nous vous invitons à faire un tour dans son Mucem Marseillais : car si l’homme aime à écrire et à débattre, c’est encore à travers son œuvre architecturale qu’il s’exprime le mieux.