Taille, géologie, engins… Apprentis et formateurs des métiers de la pierre témoignent !

Taille, géologie, engins… Apprentis et formateurs des métiers de la pierre témoignent !

De la passion, du savoir-faire, de l’engagement, de la reconnaissance… et des débouchés ! Les métiers de la pierre sont nombreux et recrutent massivement actuellement. Mais comment s’oriente-t-on vers la restauration de monuments historiques, vers le géotechnique ou encore vers la réparation de gros engins dans une carrière ? Nous sommes allés à rencontre d’Adrien, de Lucie et d’Alain, respectivement jeune professionnel, étudiante et formateur. Ils témoignent et partagent leur regard sur ces métiers qui gagnent à être connus et offrent de belles perspectives !

 

« A 20 ans, je travaille à la restauration du château de Vincennes, du Louvre ou encore au Mont-Saint-Michel ! » Adrien Nicolas Buon, jeune tailleur de pierre formé au Campus UNICEM Bretagne (Louvigné-du-Désert, 35)

En classe de 4e, dans le cadre des Journées du Patrimoine, j’ai rencontré un tailleur de pierre qui était en démonstration. J’ai trouvé ça fascinant, j’ai essayé et j’ai finalement passé mon week-end à tailler une fleur de lys. A l’époque, je ne connaissais rien sur ce métier. Ce n’est donc qu’à la fin de ma 2nde que j’ai décidé de partir dans les métiers de la pierre. J’ai d’abord fait un CAP tailleur de pierre dans un lycée professionnel à Coutances. Et après, je suis allé au campus UNICEM Bretagne pour faire un BP métiers de la pierre en 2 ans en alternance.

Quand je suis entré en apprentissage, je n’avais pas l’impression que j’allais travailler mais m’amuser. Quand je taille, c’est concret. A la fin de la journée, je sors quelque chose, c’est là sous mes yeux ! En apprentissage, j’ai eu la chance de travailler sur de beaux monuments et aujourd’hui, quand je passe devant, je sais que certaines pierres ont été changées par mes soins. C’est très gratifiant.

Au campus, ce qui était intéressant, c’est toute la partie mise en place des chantiers : gestion, dessin technique, en 3D, la FAO (fabrication assistée par ordinateur). La formation nous apporte toute la panoplie théorique et pratique. On apprend aussi les densités des pierres, les forces, etc. On appréhende aussi toute une partie administrative comme répondre à un appel d’offres. Cela donne des perspectives plus larges et nous permet d’affiner notre projet professionnel.

« J’ai signé un CDI avant la fin de ma formation dans une entreprise de restauration du patrimoine ancien, où mon savoir-faire est reconnu »

J’ai eu la chance de faire mon apprentissage dans une entreprise spécialisée dans la rénovation de monuments historiques, ce qui est une belle ligne sur le CV. Et cela m’a servi ! J’ai signé un CDI avant la fin de ma formation au sein de l’entreprise Degaine, spécialisée dans la restauration du patrimoine ancien, où mon savoir-faire est reconnu. A 20 ans, c’est très valorisant. Pendant mes deux ans de formation, j’ai réalisé un book avec tout ce que j’avais pu tailler en entreprise. Et cela a beaucoup joué dans mon embauche.

Actuellement, je travaille à Paris sur la restauration de l’église de la Madeleine mais aussi sur les chantiers du château de Vincennes, du Louvre ou encore du Mont-Saint-Michel. C’est un secteur dans lequel il y a beaucoup de débouchés. Dans mon entreprise, on cherche d’ailleurs à recruter.

Idéalement, j’aimerais un jour revenir dans ma région, soit pour retourner chez mon ancien employeur près de Caen, soit pour me mettre à mon compte. Avec mon atelier, je pourrais travailler pour les particuliers. C’est aussi très intéressant et très technique de travailler sur des cheminées, des fontaines ou des façades de maison. Pour ce type de réalisations, le rendu doit être impeccable. Comme me le disait mon chef d’apprentissage « quand on est courageux, on peut toujours aller plus loin.» J’espère encore progresser !

 

« Des domaines passionnants qui permettent de comprendre notre environnement et de jouer un rôle positif » Lucie Puissegur, apprentie en BTS Géologie au Campus UNICEM AURA (Montalieu-Vercieu, 38)

« C’est une vocation car depuis petite, j’ai toujours aimé les minéraux. J’en avais une grande collection dans une vitrine. A l’époque, je n’avais aucune connaissance en géologie mais ce qui me plaisait, c’était le visuel, ces formes assez symétriques, les couleurs, toute cette variété. Je trouvais ça très beau. Un jour, j’ai découvert le BTS Géologie Appliquée et je me suis lancée. En apprenant les caractéristiques de ces minéraux, comment ils se sont formés, pourquoi ils ont cette couleur, on les trouve encore plus intéressants, cela a du sens.

Le BTS Géologie Appliquée est une formation en alternance. Sur la partie scolaire, le programme est divisé en cours théoriques et en sorties terrain. Nous allons par exemple visiter des carrières pour comprendre l’utilisation de la pierre, pourquoi on choisit telle ou telle roche, quelles sont ses propriétés. Nous pouvons aussi nous rendre sur un affleurement pour le décrire, comprendre le type de roche, le type de structure tectonique. Et chaque année, nous partons pour des camps-terrains de 15 jours. Cela matérialise les cours dans tous les domaines associés à la géologie : cartographie, hydrogéologie, géophysique, géotechnique, sites et sols pollués, etc. Ce sont toutes les applications de la géologie et c’est passionnant. Ce sont des domaines qui permettent de comprendre notre environnement et jouer un rôle positif.

« Ce n’est pas un domaine réservé aux hommes. Dans ma promotion, il y a autant de filles que de garçonS »

Dans le cadre de mon apprentissage, je suis dans un bureau d’études en sites et sols pollués. Dans ma classe, je suis la seule à être dans ce type d’entreprise. La plupart sont dans le secteur de la géotechnique. Dans les rapports produits par mon entreprise, je travaille sur la partie contexte environnemental. Il s’agit de décrire le contexte géologique de l’endroit où l’on va faire des sondages. On va pouvoir ainsi anticiper les formations géologiques que l’on va rencontrer lors d’un forage pour ensuite  adapter le type de forage et le type de machine.

Dans ma promotion, il y a autant de filles que de garçons alors que dans les promotions précédentes, il y avait moins de mixité. Les choses changent et c’est tant mieux parce que ce n’est pas un domaine réservé aux hommes. C’est parfois physique mais ce n’est pas un problème. Dans mon entreprise, tout s’est d’ailleurs très bien passé. Sur le terrain, face à des équipes d’hommes, il faut faire ses preuves et montrer qu’on est légitime. Comme tout débutant finalement !

Avec ma formation, les perspectives sont diverses. Il est possible de travailler en carrière, dans des grands groupes géotechniques, dans de plus petites structures, des bureaux d’étude, dans des collectivités. Pour ma part, je souhaite continuer mes études en 3e année de licence de géologie. Même si j’ai appris beaucoup de choses, je ne souhaite pas m’arrêter là. Je veux m’ouvrir à d’autres domaines de la géologie, comme par exemple les risques naturels. Ensuite, je choisirai une spécialisation pour mon master. »

 

« On voit évoluer nos anciens étudiants, en général, ils ont de bons salaires » Alain Leroy, formateur en maintenance des engins de travaux publics au Campus UNICEM Bretagne (Louvigné-du-Désert, 35)

« Je suis formateur au Campus UNICEM Bretagne depuis une trentaine d’années. Mes élèves sont en CAP maintenance d’engins de TP (travaux publics), en bac professionnel ou en BTS maintenance de matériel de construction et de manutention. Je leur enseigne plus particulièrement la réparation des moteurs, des transmissions, des boîtes de vitesse, la soudure… Nos étudiants se destinent à différents types de secteurs : en carrière ou en atelier, en concessions ou en entreprises de location.  Ce sont des secteurs où il y a vraiment de l’emploi car les jeunes connaissent mal ces métiers et ces entreprises peinent à recruter. C’est vrai qu’on ne pense pas forcément qu’il y a des engins et des besoins de maintenance en carrière. Or il y a de vraies perspectives professionnelles. On voit évoluer nos anciens étudiants, en général, ils ont de bons salaires. Ils peuvent vite devenir chef d’atelier par exemple.

Pour y arriver, il faut surtout être passionné par la mécanique et être un peu bricoleur. Nos cours sont d’ailleurs à la fois théoriques et pratiques car c’est indissociable. Si on traite de la soudure, on va par exemple faire du dessin pour ensuite faire les pièces en mécanosoudure. Pour la partie moteur, on va faire le démontage, le contrôle avec les prises de mesures ou le diagnostic des pannes. C’est la même chose sur la partie transmission ou hydraulique. On étudie des circuits, des schémas et après, on essaye de prendre des mesures et d’effectuer des diagnostics.

« Nos étudiants acquièrent beaucoup de maturité au contact des anciens qui ont la fibre de la transmission »

Ce sont des formations dispensées en alternance. En entreprise, même si les activités sont très différentes d’une société à une autre, nos étudiants acquièrent beaucoup de maturité car ils sont au contact des anciens qui ont bien souvent dans ces secteurs la fibre de la transmission. Cela créé des échanges qui sont vraiment précieux pour nos jeunes qui s’aguerrissent très vite.

En carrière, ils vont travailler sur des grosses machines, des chargeuses, des pelles. Pour ceux qui ont la passion des engins, c’est super ! Ils se rendent compte aussi de la responsabilité de ces métiers car lorsqu’il y a une panne, il faut pouvoir réparer vite pour que la production ne soit pas interrompue. C’est donc très intéressant pour eux et on peut dire que ces formations en font des professionnels recherchés sur le marché de l’emploi, ce qui est un gros point fort aujourd’hui pour assurer son avenir. »

 


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