MEETT : le nouveau parc des expositions de Toulouse 100% durable

MEETT : le nouveau parc des expositions de Toulouse 100% durable © C. Picci

Et si derrière sa célèbre couleur, la ville rose cachait de précieux atouts verts ? Nouvel emblème de Toulouse depuis la fin de sa construction en 2020, le MEETT – nom du parc des expositions et centre de conventions de la métropole – se distingue par son architecture compacte, brute, pop et séduisante. Imaginé par l’agence néerlandaise OMA, le MEETT conjugue performances énergétiques et environnementales. Et bénéficie des matériaux recyclés et revalorisés de son prédécesseur. Focus sur ce témoin du mariage réussi entre passé et présent, pour construire le futur.

 

Le cahier des charges était clair : créer un bâtiment public exemplaire qui coche toutes les cases du développement durable. Concepteurs et architectes du MEETT ont donc réfléchi dès la fin des années 2000 au successeur du parc des expos situé sur l’île du Ramier. Leur fil rouge ? Allier architecture du XXème siècle à une construction responsable et durable ancrée dans le XXIème siècle. Aux termes de 3 années de travaux, les nouveaux halls d’expositions s’étendent sur 55 hectares en périphérie du centre-ville et hissent Toulouse sur la 3ème place du podium des villes de province en termes de capacités d’accueil d’événements. Avec des objectifs largement remplis.

 

Pour ce faire, le MEETT – pour Meet Toulouse (« rencontrez Toulouse » en anglais) – a été pensé comme un projet global : dès le début des phases de conceptualisation, une réflexion a été menée sur son emprise au sol. Résultat ? La compacité du bâtiment, c’est-à-dire le fait de limiter l’étalement urbain et l’artificialisation des sols grâce un projet plus compact et plus performant, a été optimisée. C’est avec ce leitmotiv que le nouveau temple de l’événementiel toulousain prend forme et que ses plans voient le jour. La certification Haute Qualité Environnementale (HQE™) et le label LEED® NC (Leadership in Energy and Environmental Design New Construction) sont ainsi très vite acquis, preuves de la démarche vertueuse engagée.

 

© C. Picci

Le choix d’un béton esthétique, technique et innovant

 

Pour ne pas déstabiliser l’écosystème existant, une structure restreinte est imaginée pour ce bâtiment futuriste. Des « zones de compensation environnementale » sont ainsi créées sur le site pour protéger la faune et la flore présentes. Cela se traduit aussi par le choix de privilégier des matériaux moins denses et plus sobres.

 

Au milieu des sublimes perspectives qu’offre le MEETT, ouvert au public depuis 2021, les matériaux bruts sont visibles. Notamment un béton gris et noir teinté dans la masse au niveau de la structure, qui se marie parfaitement au design industriel de l’ouvrage. C’est le souhait de l’agence néerlandaise OMA qui a dessiné le bâtiment et dont le fondateur a été le lauréat du prix Pritzker en 2000 (l’équivalent des Nobel pour l’architecture). Ces choix esthétiques et techniques permettent au MEETT d’être à la pointe des innovations. Mais ce n’est pas tout !

 

La déconstruction sélective, ou la revalorisation de 95% des matériaux

 

Pour en arriver là et accueillir le million de visiteurs attendus chaque année sur le site, le MEETT et ses concepteurs ont misé sur la déconstruction sélective. Il s’agit du procédé de recyclage et de revalorisation des matériaux. Dans le cas du nouveau parc des expositions de la 4ème ville de l’Hexagone, c’est la déconstruction de l’ancien parc des expos et ses 5 halls, situé sur l’île du Ramier, qui a servi le chantier du MEETT. Ses murs transformés en gravats sont directement allés dans les fondations du nouveau bâtiment. La majeure partie de 10 hectares de goudron a également été réutilisée : les voici aujourd’hui dans les enrobés du parvis flambant neuf. En tout, 95% du béton et des matériaux issus du chantier de déconstruction de l’ancien parc ont été revalorisés sur le nouveau site. Un bel exemple d’économie circulaire !

 

Mais pendant ce temps-là, que se passe-t-il sur l’île du Ramier, si chère aux Toulousains ? La municipalité a choisi de réinvestir ce poumon vert de la ville. Là où le minéral habillait l’espace, la nature est de retour. Après la phase de restauration écologique, les travaux d’aménagement sont prévus entre 2023 et 2025 pour que les 10 hectares de surface construite qui jadis occupaient l’île soient végétalisés pour laisser place à une esplanade qui a pour ambition d’être aussi grande que la place du Capitole. Preuve s’il en fallait que le béton – à l’instar des carrières – laisse derrière lui des espaces propres où la nature aime foisonner.

 

© C. Picci

Un bâtiment à énergie positive

 

D’ailleurs, le projet du MEETT a validé la charte de « chantier propre », avant même que les premiers coups de pelle soient donnés. Cela fait écho aux autres atouts du bâtiment qui font de lui un exemple en matière d’utilisation d’énergies renouvelables. En effet, si la mobilité douce y est favorisée, les équipes se sont concentrées sur 3 axes primordiaux :

 

- Le raccordement du site au réseau de chaleur d'Aéroconstellation pour le chauffage ;

- La création d'une centrale géothermique pour les besoins de chauffage et climatisation ;

- L’installation d’un parc de 3 hectares d’ombrières photovoltaïques pour la production d’électricité pour tout le site !

 

Objectif rempli : comme cela était imaginé, le MEETT est un bâtiment public à énergie positive. Il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme !

 

Cette histoire croisée entre l’ancien parc des expositions de Toulouse et le nouveau MEETT est le symbole de la feuille de route de la métropole : des ambitions écoresponsables et durables avec l’économie circulaire au cœur des projets. L’exemple des matériaux dans ce projet d’envergure prouve qu’il est possible d’aller plus loin et plus fort lorsqu’écologie et industrie sont inclus dès les premiers tracés. Désormais, il ne tient plus qu’à vous d’aller le visiter !

 

© Contisud

 


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