En 2021, Narbonne ouvre les portes de Narbo Via, le musée dédié à son histoire romaine. Construit en un peu plus de 5 ans le long du canal de la Robine, l’objectif de ce lieu est de redonner vie à Narbo Martius, première colonie romaine fondée hors d’Italie. C’était en 118 avant J.-C., à l’époque où Narbonne était alors surnommée « la fille de Rome ». Aujourd’hui, plus de 2 000 ans après, le musée permet de découvrir des vestiges exceptionnels à travers un site et un bâtiment uniques. En Languedoc, le Narbo Via, tant par son architecture que le caractère exceptionnel de ses collections, est un des sites incontournables dédiés à l’Antiquité romaine.
Une architecture d’exception qui fait le lien entre Antiquité et modernité
Après le Millenium Bridge de Londres, le Palais du Reichstag à Berlin ou encore le Carré d’Art à Nîmes et le fameux viaduc de Millau, le célèbre architecte britannique Norman Foster s’est attaqué à la conception du musée narbonnais. Pour Narbo Via, il a joué sur l’élégance, la fluidité et la fonctionnalité des espaces en s’inspirant des grands principes constructifs de l’Antiquité.
Le bâtiment de 8 000 m² de plain-pied est notamment construit sur un podium entouré d’un grand jardin paysager. Les différentes salles d’exposition sont quant à elles organisées autour d’un atrium central, élément emblématique de l’architecture des villas romaines.
La technique du béton structurel stratifié, une première en Europe !
Le béton structurel stratifié, dit aussi béton de terre « Sirewall », a été utilisé pour les murs extérieur du musée. La technique, tout droit venue du Canada et inventée en 1992, n’avait encore jamais été utilisée en Europe. Il s’agit d’un béton coloré obtenu à partir d’un mélange de terres locales, de sable, agrégats, oxydes jaunes et ciment malaxé avec très peu d’eau. Il est ensuite mis en œuvre en couches successives de différentes nuances. Une technique qui rappelle les différentes strates explorées par les archéologues et exprime une fois encore le lien entre passé antique et modernité, au cœur de ce musée.
Un mur lapidaire pour épine dorsale
La collection lapidaire du musée est présentée de manière très originale. Une grande galerie traverse ainsi toute la longueur du bâtiment et longe la réserve murale où sont stockés 760 blocs, fragments architecturaux de monuments romains, sur 10 m de haut et 76 m de long. Un mur monumental particulièrement structurant pour le bâtiment puisqu’il sépare les espaces destinés au public de ceux réservés aux restaurateurs et chercheurs. Grâce à son dispositif automatisé, le système constitue une réserve ouverte et modulable. S’ajoute à ce mur lapidaire un parcours de 2 600 m² où sont exposés vestiges monumentaux et décors fastueux de villas romaines. La collection permanente de 1 300 pièces regroupe notamment des peintures murales dignes de Pompéi.
Crédit photo : Arnaud Späni © Narbo Via
Montredon-des-Corbières
Narbonne