Haut lieu de pèlerinage au sommet du Puy-de-Dôme, le Temple de Mercure reste, à ce jour, le plus grand sanctuaire de montagne de la Gaule romaine. Principalement dédié à Mercure, protecteur des voyageurs et des commerçants, ce grand sanctuaire à terrasses de 12 mètres de haut est un édifice rare, presque unique. Après une campagne de fouilles programmées, le Département et l'État ont engagé, dès 2014, la première phase d’importants travaux de restauration et de mise en valeur de ce témoin de notre passé.
Conçu par un architecte en chef des Monuments Historiques, ce chantier de préservation d’un monument historique reste exceptionnel puisqu’au-delà d’une restauration il s’agissait de mettre en œuvre une reconstruction à l’identique d’un édifice antique.
L'emploi de gros blocs de pierre de taille ont été nécessaires pour redonner de la monumentalité aux vestiges par une reconstruction du mur d'enceinte pour dégager ainsi la perspective sur le monument encombré par les déblais de fouilles du XIXe siècle.
Un véritable puzzle géant à orchestrer pour aligner les différents blocs de pierre, se rapprocher de l'état du site originel et permettre ainsi aux visiteurs de comprendre et de visualiser l’organisation du sanctuaire.
« Le projet de reconstruction des murs de fondations du Temple et de l'escalier d'accès ont été réalisés dans le respect des vestiges encore présents dans le sol avec un objectif d’intégration parfait des équipements et un impact visuel moindre », précisait Valérie Safi, chargée de la valorisation des sites archéologiques à la Direction des Grands sites patrimoniaux au Conseil départemental
Pour ce chantier exceptionnel, 200 tonnes de chaux ont été nécessaires pour renforcer le sol du monument gallo-romain et 700 m3 de pierre ont été taillés. Une chaux également utilisée dans la reconstruction des murs de soutènement des terrasses d’accès au Temple. « Comme il s’agit d’un site archéologique, la réalisation doit être réversible au cas où de nouvelles fouilles devraient être effectuées. Dans ce contexte, l’utilisation de matériaux naturels comme la chaux s’impose car elle n’apporte aucune pollution chimique », expliquait, lors des travaux, Etienne Thiriet responsable de l’agence Jacquet en Auvergne, entreprise retenue pour les travaux.
Depuis 2020, la dernière phase de travaux visait à dégager les abords du monument d’une part et à rendre plus lisible le plan du temple dont seules les fondations sont aujourd’hui visibles d’autre part. Un parcours accessible aux visites guidées à l’intérieur du sanctuaire doit être complété par une signalétique et des outils numériques adaptés.