Perché tout en haut de la Butte Montmartre et regardant Paris qui s’étale à perte de vue sous ses pieds, le Sacré-Cœur est un emblème que l’on cherche de loin à chaque coin de la capitale. Alors que Paris ne serait pas Paris sans elle, la basilique n’a vu le jour qu’en 1919, tout juste après la fin de la Première Guerre Mondiale.
C’est en guise de réunification du peuple parisien et pour effacer les stigmates de la Commune et de la défaite lors de la guerre de Prusse que l’idée de construire un lieu sacré a émergé dans les années 1870. Il était urgent de rallier le peuple meurtri à un même projet. Considérés comme punis divinement, les parisiens encore très pieux devaient se retrouver pour consacrer leur Dieu. L’idée de la Basilique du Sacré Cœur a émergé durant la campagnes des grands travaux Haussmanniens et le cardinal de Paris posa la première pierre de cet édifice emblématique en 1875.
C’est en 1860 que Montmartre a été intégré à Paris. À l’époque, sa richesse ne venait pas de ses anecdotiques vignes mais du plâtre qui était extrait dans les immenses carrières de gypse qui façonnaient la butte jour après jour. Construire une basilique sur ces terrains cabossés relevait du génie. Il aura donc fallu des mois entiers rien que pour consolider les fondations et faire disparaître les galeries souterraines en haut de la Butte.
Connu sous le nom d’Or Blanc, le gypse a longtemps fait la renommée de Montmartre. Après avoir nommé la place en contrebas de la Butte Place Blanche, avoir choisi une pierre blanche pour la construction de la basilique est tout un symbole ! Cette pierre calcine extraite près de Fontainebleau, dans la carrière Château-Landon, était très appréciée à l’époque pour une particularité bien singulière : elle s’auto-nettoie au contact de la pluie ! Rien de tel pour rendre hommage à l’histoire du quartier mais aussi au Divin qui unit.